Santé et changements climatiques

Une approche globale pour mieux répondre aux besoins locaux

Photo de Jon Flobrant sur Unsplash

Bourse de recherche (individuelle)

Nombre de bourse : 1

Montant : 17 000 €

Chaque lauréat bénéficiera en outre de :

• suivi scientifique et tutorat personnalisés
• accompagnement dans la valorisation des résultats de la recherche (traduction en anglais, publication sur ce site, soutien pour publier dans des revues d’excellence et notamment dans la revue Alternatives humanitaires, participation aux Rencontres de la Fondation)
• abonnement d’un an à la revue Alternatives humanitaires
• une adhésion d’un an à l’International Humanitarian Studies Association (IHSA)

Dates clés :

• 8 avril 2021 : lancement de l’appel
• 23 mai 2021 : clôture des candidatures à minuit (heure de Paris)
• 8 juillet 2021 : annonce des résultats
• 1er sept. 2021 : début de la recherche
• 1er sept. 2022 : rendu des livrables

Mots-clés :

• Santé
• Climat
• Ville
• Environnement
• Afrique

Thématique de recherche

Notre planète a déjà enregistré un réchauffement global du climat d’environ 1 °C par rapport aux niveaux préindustriels (1850-1900). Ce réchauffement est attribué aux émissions de gaz à effet de serre des activités humaines développées depuis l’industrialisation : énergie, industrie, transports, agriculture, habitations, déchets, etc. En continuant sur le rythme actuel d’émissions, il est probable qu’un réchauffement climatique de +1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels soit atteint entre 2030 et 2052[1]. Cette décimale de degré est primordiale, sa fluctuation pouvant engendrer de nombreux déséquilibres impactant la biodiversité, les moyens de subsistance ou encore la santé humaine.[2]

En effet, qu’il s’agisse des famines causées par la baisse des rendements agricoles, des décès et blessures liés aux accidents lors des cyclones, de la propagation des maladies parasitaires et infectieuses, de l’hyperthermie lors des vagues de chaleur, les effets des changements climatiques sur la santé humaine sont multiples. Selon une large recension parue dans Nature Climate Change en novembre 2018[3], les aléas climatiques touchent actuellement 27 attributs de la santé humaine (mortalité, morbidité, blessures, malnutrition ou encore espérance de vie).

On distingue trois types de conséquences des changements climatiques sur la santé[4] humaine : les conséquences directes, indirectes, et celles sur les déterminants sociaux, économiques et environnementaux de la santé. Par exemple, les catastrophes ont de terribles conséquences sur la santé, qui sont multiples et affectent aussi bien directement les populations (décès, blessures, maladies, etc.) que l’organisation des sociétés (récoltes, accès à l’eau, l’électricité, etc.) et les systèmes de santé (accès des secours, approvisionnement de matériels médicaux, disponibilité de personnel qualifié, etc.).

Les conséquences directes des changements climatiques sur la santé

Les conséquences des changements climatiques peuvent être à l’origine d’atteintes directes sur l’intégrité physique ou mentale des individus. En effet, la hausse progressive des températures ou l’occurrence accrue d’événements météorologiques ou climatiques extrêmes entraînent souvent des bilans humains lourds, et sont source d’anxiété, ainsi que d’un certain nombre de troubles psychologiques.

Nous assistons depuis plusieurs décennies à une augmentation importante du nombre de catastrophes. Le nombre annuel moyen de catastrophes dites « naturelles » mesuré entre 1997 et 2017 est deux fois plus important qu’entre 1978 et 1997[5]. Chaque année, en moyenne, les catastrophes dites « naturelles » touchent 199 millions de personnes, causent 67 000 décès et font plonger 26 millions de personnes dans la pauvreté, selon le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC). Cette tendance à l’augmentation importante du nombre de catastrophes se confirme et semble même s’accentuer pour la décennie à venir[6]. De multiples facteurs sont en cause dans cette évolution : la croissance des populations, l’urbanisation, les changements d’utilisation des terres, mais également les changements climatiques.

Selon le World Disasters Report 2018, publié par la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 3 751 catastrophes naturelles ont été enregistrées dans le monde ces 10 dernières années, dont 84 % étaient des aléas liés aux conditions météorologiques. Durant cette période, le nombre estimatif de personnes touchées par des aléas naturels est de 2 milliards, dont 95 % ont été touchées par des aléas liés aux conditions météorologiques, principalement des inondations (36,7 %) et des tempêtes (17 %). Le coût approximatif des dégâts générés par les catastrophes dans les 141 pays touchés dans le monde ces 10 dernières années s’élève à 1 658 milliards de dollars (US), dont 72,6 % sont imputables aux aléas liés aux conditions météorologiques, les tempêtes représentant à elles seules 41,7 % de ces coûts.

Outre le bien-être physique, les risques climatiques altèrent également la santé mentale : de 20 % à 50 % des personnes exposées à une catastrophe naturelle ont un risque de développer des troubles psychologiques[7]. Par exemple, des dépressions et des stress post-traumatiques ont été recensés après des tempêtes aux Etats-Unis, comme l’ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle-Orléans en 2005[8]. Par ailleurs, dans les deux ans qui ont suivi l’ouragan Katrina, le taux de suicides dans la popu­lation de La Nouvelle-Orléans a ­triplé. Lors des déplacements des habitants dans le Mississippi, les violences à l’encontre des femmes ont augmenté. Après l’ouragan Andrew qui a frappé Miami en 1992, le nombre d’homicides et de suicides a doublé…

Entre 1998 et 2017, les catastrophes climatiques et géophysiques ont causé 1,3 million de morts et 4,4 milliards de personnes blessées, sans abris, déplacées, ou nécessitant une assistance urgente[9]. Ces chiffres sont amenés à croître dans les années à venir. Par exemple en 2017, 157 millions de personnes supplémentaires ont été exposées à des événements caniculaires comparé à l’année 2000, selon la dernière édition du « compte à rebours sur la santé et le changement climatique » du Lancet[10]. Ainsi, on estime que d’ici à 2050, 200 millions de personnes pourraient chaque année avoir besoin de l’aide humanitaire internationale à cause, d’une part, des catastrophes climatiques et, d’autre part, des conséquences socioéconomiques des changements climatiques[11].

(Vous pouvez trouverla suite du texte sur le site de l'appel à candidature)

Zone géographique de recherche

Ce thème pourra être abordé en zone urbaine, et dans une zone géographique comportant un ou plusieurs pays. La Fondation a identifié pour cet appel 5 pays prioritaires :

Les pays ciblés constituent une entrée empirique pour les recherches. Ils ne correspondent en aucun cas aux nationalités d’éligibilité du candidat.

L’accès au terrain sera conditionné par une évaluation précise des risques remise lors de la candidature et mise à jour avant le départ en prenant soin de vérifier au préalable les recommandations du MEAE français.

 
Institution
Date de candidature
Durée
1 an
Discipline
Humanités
Sciences sociales
Autres